Première ébauche du texte
Ce premier texte, soumis au débat interne, pose les enjeux de la période et présente nos exigences en vue d’un congrès réussi. Le dépôt de la contribution que nous souhaitons élaborer ensemble devant intervenir au Conseil national du 1er juillet 2008, le retour des observations est souhaité pour le 17 juin.
Un an après l’élection de Nicolas Sarkozy, les Français, à qui l’on avait promis croissance et pouvoir d’achat, n’ont ni l’une, ni l’autre. Défiants à l’égard d’un pouvoir brouillon qui leur a menti, ils sont inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants, dans un contexte international de ralentissement économique majeur et de crise écologique et alimentaire sans précédent.
De leur côté, les gauches européennes peinent à proposer une alternative électoralement viable, économiquement crédible, socialement juste. La gauche française, devenue la championne des scrutins locaux, vient pour la troisième fois de perdre les élections présidentielles. En 2012, cela fera 24 ans qu’aura été élu le dernier –et jusqu’ici le seul- Président de la République, François Mitterrand et 10 ans que le Parti socialiste aura quitté le pouvoir après la défaite de Lionel Jospin en 2002.
Au-delà d’une alternative à l’UMP que beaucoup de nos concitoyens espèrent et attendent, c’est la nouvelle gauche européenne qu’il faut faire émerger. Dans ce but, il s’avère indispensable de penser le monde, de prendre l’exacte mesure de l’expansion, depuis 30 ans, du capitalisme globalisé, cadre dans lequel nous devons tracer les chemins d’une société moins dure, plus juste, tout en répondant à la crise écologique par une meilleure répartition des ressources rares. Ces défis nous obligent à redéfinir à partir d’un cadre géopolitique pertinent les rapports entre les forces de travail et un capital en mutation accélérée. Ce cadre sera nécessairement européen. Il s’agit d’organiser ainsi de nouvelles marges de manœuvre, d’encourager la compétitivité dans les secteurs de l’économie confrontés à la concurrence internationale, tout en recherchant, dans les espaces non marchands, un haut niveau de services.
C’est l’enjeu pour toute une génération de socialistes.
Le PS a pris du retard. Depuis dix ans, il ne s’est pas préparé. La tactique a pris le pas sur la projection dans l’avenir, la synthèse sans contenu a prévalu sur les nécessaires choix stratégiques. La réflexion a cédé le champ à la communication, le travail collectif a été éclipsé par la gestion des écuries et des clans.
La conviction qu’en dépit de tout cela, l’exaspération d’un peuple suffirait à garantir la défaite de la droite a été cruellement démentie par les faits. Nous avons déçu les millions de femmes et d’hommes qui nous attendaient à la hauteur des enjeux, car nous avions oublié que dans ce pays, la gauche n’est jamais parvenue à ravir le pouvoir aux conservateurs qu’en travaillant en profondeur. L’imagination s’en est allée, le leadership s’est émietté, la fraternité s’est abîmée.
En ce début de siècle, le PS n’est pourtant pas privé d’atouts: ses énergies militantes, ses capacités d’organisation, ses réseaux d’élus et d’experts,…En phase avec les attentes qui s’y développent, il parvient aujourd’hui à être majoritaire dans de nombreux territoires. Mais, faute de réflexion globale sur les transformations du monde et de la société française, faute d’investissement collectif sérieux dans les idées, faute de courage pour arbitrer les choix, il ne parvient plus depuis dix ans à produire une offre politique qui fasse sens pour les français et leur donne l’impression de répondre à leurs problèmes réels.
Notre congrès doit surprendre. L’heure n’est plus aux accommodements, aux faux semblants, aux clivages dépassés ou aux querelles de personnes. Le temps qui s’ouvre est celui du renouveau. Nous voulons une nouvelle donne globale, pour offrir aux Français, bientôt, une nouvelle gauche.
Nous disposons d’un socle commun : la déclaration de principes. Le Parti socialiste s’accepte désormais comme réformiste, attaché à la transformation sociale, européen, laïque et féministe. C’est autour de ces valeurs qu’il nous faut apporter des réponses concrètes aux problèmes des Français.
Plus que jamais, le travail que nous devons engager est celui de l’adaptation de notre analyse de la société, de nos orientations et de nos moyens d’action à l’époque et au monde d’aujourd’hui. L’avenir de la France, de l’Europe et de la planète est ouvert : il va nous offrir des chances nouvelles mais aussi nous exposer à des menaces. A nous de tirer le meilleur parti des premières en sachant nous prémunir efficacement contre les secondes.
A la fatalité, à la résignation auxquelles conduit le retrait de l’action publique prôné par les libéraux, nous devons opposer une volonté collective de prendre à bras le corps les défis du moment. Contre le parti de l’ordre, nous devons à nouveau incarner le mouvement. Contre tous ceux qui prônent une troisième voie entre socialisme et capitalisme, nous réaffirmerons nos idéaux de toujours : le bien-être et l’autonomie pour tous, la paix et le développement par la coopération, la préservation des ressources naturelles et des équilibres écologiques de la planète. Mais nous y ajouterons une exigence : rompre avec la proclamation de principes pour proposer les moyens d’assurer la réalisation concrète de ces idéaux. Le Congrès doit définir le projet de société que les socialistes proposent au pays et définir les politiques publiques qui lui donneront un contenu effectif.
Nous sentons qu’il y a, aujourd’hui, un besoin de gauche. Des émeutiers de la faim à ceux qui, en Europe ou en France, se mobilisent pour défendre la protection sociale et les services publics, tous appellent à une plus grande régulation des marchés et à une intervention publique renouvelée au service de la justice sociale.
Le Congrès de Reims sera le point de départ de ce travail dans la durée, qui vise à rendre à la gauche sa crédibilité. Méfiants par histoire comme par culture à l’égard de la personnalisation du pouvoir qui fonde la Cinquième République, nous ne pensons pas qu’elle suffise, dans notre parti, à garantir le renouvellement de la doctrine et de l’organisation. Elle risque, au contraire d’être un facteur de division et d’affaiblissement collectif. Nous entendons donc proposer un programme de travail sincère. Agissons dans le respect des échéances, en commençant par la réflexion de fond, avec ce qui a toujours fait notre richesse : le débat collectif. Ouvrons-nous sur la société. Recréons une offre de gauche. Enfin, lorsque nous aurons accompli ensemble ce travail, lorsque les Français nous regarderont à nouveau comme la majorité souhaitable pour le pays, le moment viendra de choisir celle ou celui qui, dans nos rangs, nous conduira à la victoire.
De leur côté, les gauches européennes peinent à proposer une alternative électoralement viable, économiquement crédible, socialement juste. La gauche française, devenue la championne des scrutins locaux, vient pour la troisième fois de perdre les élections présidentielles. En 2012, cela fera 24 ans qu’aura été élu le dernier –et jusqu’ici le seul- Président de la République, François Mitterrand et 10 ans que le Parti socialiste aura quitté le pouvoir après la défaite de Lionel Jospin en 2002.
Au-delà d’une alternative à l’UMP que beaucoup de nos concitoyens espèrent et attendent, c’est la nouvelle gauche européenne qu’il faut faire émerger. Dans ce but, il s’avère indispensable de penser le monde, de prendre l’exacte mesure de l’expansion, depuis 30 ans, du capitalisme globalisé, cadre dans lequel nous devons tracer les chemins d’une société moins dure, plus juste, tout en répondant à la crise écologique par une meilleure répartition des ressources rares. Ces défis nous obligent à redéfinir à partir d’un cadre géopolitique pertinent les rapports entre les forces de travail et un capital en mutation accélérée. Ce cadre sera nécessairement européen. Il s’agit d’organiser ainsi de nouvelles marges de manœuvre, d’encourager la compétitivité dans les secteurs de l’économie confrontés à la concurrence internationale, tout en recherchant, dans les espaces non marchands, un haut niveau de services.
C’est l’enjeu pour toute une génération de socialistes.
Le PS a pris du retard. Depuis dix ans, il ne s’est pas préparé. La tactique a pris le pas sur la projection dans l’avenir, la synthèse sans contenu a prévalu sur les nécessaires choix stratégiques. La réflexion a cédé le champ à la communication, le travail collectif a été éclipsé par la gestion des écuries et des clans.
La conviction qu’en dépit de tout cela, l’exaspération d’un peuple suffirait à garantir la défaite de la droite a été cruellement démentie par les faits. Nous avons déçu les millions de femmes et d’hommes qui nous attendaient à la hauteur des enjeux, car nous avions oublié que dans ce pays, la gauche n’est jamais parvenue à ravir le pouvoir aux conservateurs qu’en travaillant en profondeur. L’imagination s’en est allée, le leadership s’est émietté, la fraternité s’est abîmée.
En ce début de siècle, le PS n’est pourtant pas privé d’atouts: ses énergies militantes, ses capacités d’organisation, ses réseaux d’élus et d’experts,…En phase avec les attentes qui s’y développent, il parvient aujourd’hui à être majoritaire dans de nombreux territoires. Mais, faute de réflexion globale sur les transformations du monde et de la société française, faute d’investissement collectif sérieux dans les idées, faute de courage pour arbitrer les choix, il ne parvient plus depuis dix ans à produire une offre politique qui fasse sens pour les français et leur donne l’impression de répondre à leurs problèmes réels.
Notre congrès doit surprendre. L’heure n’est plus aux accommodements, aux faux semblants, aux clivages dépassés ou aux querelles de personnes. Le temps qui s’ouvre est celui du renouveau. Nous voulons une nouvelle donne globale, pour offrir aux Français, bientôt, une nouvelle gauche.
Nous disposons d’un socle commun : la déclaration de principes. Le Parti socialiste s’accepte désormais comme réformiste, attaché à la transformation sociale, européen, laïque et féministe. C’est autour de ces valeurs qu’il nous faut apporter des réponses concrètes aux problèmes des Français.
Plus que jamais, le travail que nous devons engager est celui de l’adaptation de notre analyse de la société, de nos orientations et de nos moyens d’action à l’époque et au monde d’aujourd’hui. L’avenir de la France, de l’Europe et de la planète est ouvert : il va nous offrir des chances nouvelles mais aussi nous exposer à des menaces. A nous de tirer le meilleur parti des premières en sachant nous prémunir efficacement contre les secondes.
A la fatalité, à la résignation auxquelles conduit le retrait de l’action publique prôné par les libéraux, nous devons opposer une volonté collective de prendre à bras le corps les défis du moment. Contre le parti de l’ordre, nous devons à nouveau incarner le mouvement. Contre tous ceux qui prônent une troisième voie entre socialisme et capitalisme, nous réaffirmerons nos idéaux de toujours : le bien-être et l’autonomie pour tous, la paix et le développement par la coopération, la préservation des ressources naturelles et des équilibres écologiques de la planète. Mais nous y ajouterons une exigence : rompre avec la proclamation de principes pour proposer les moyens d’assurer la réalisation concrète de ces idéaux. Le Congrès doit définir le projet de société que les socialistes proposent au pays et définir les politiques publiques qui lui donneront un contenu effectif.
Nous sentons qu’il y a, aujourd’hui, un besoin de gauche. Des émeutiers de la faim à ceux qui, en Europe ou en France, se mobilisent pour défendre la protection sociale et les services publics, tous appellent à une plus grande régulation des marchés et à une intervention publique renouvelée au service de la justice sociale.
Le Congrès de Reims sera le point de départ de ce travail dans la durée, qui vise à rendre à la gauche sa crédibilité. Méfiants par histoire comme par culture à l’égard de la personnalisation du pouvoir qui fonde la Cinquième République, nous ne pensons pas qu’elle suffise, dans notre parti, à garantir le renouvellement de la doctrine et de l’organisation. Elle risque, au contraire d’être un facteur de division et d’affaiblissement collectif. Nous entendons donc proposer un programme de travail sincère. Agissons dans le respect des échéances, en commençant par la réflexion de fond, avec ce qui a toujours fait notre richesse : le débat collectif. Ouvrons-nous sur la société. Recréons une offre de gauche. Enfin, lorsque nous aurons accompli ensemble ce travail, lorsque les Français nous regarderont à nouveau comme la majorité souhaitable pour le pays, le moment viendra de choisir celle ou celui qui, dans nos rangs, nous conduira à la victoire.